4 La puissance publique nâest pas lĂ©gitime pour agir sur nos modes de vie. Selon cet argument, la puissance publique sortirait de son rĂŽle en cherchant Ă transformer nos modes de vie pour la transition. Cela irait Ă lâencontre de lâidĂ©e dâun individu libre et responsable. Dans un contexte Ă©conomique mondialisĂ©, marquĂ© par des
LarĂ©ponse aurait Ă©tĂ© trĂšs peu conventionnelle. Le talent de Wölfli se calcule en nombre inimaginable dâheures passĂ©es Ă dessiner et Ă modifier sans cesse son oeuvre. Wölfli et beaucoup dâartistes en marge de la sociĂ©tĂ© rĂ©ussissent Ă transporter le public dans un lieu et un autre temps. Le public se retrouve dans lâunivers du
Lartiste dâaujourdâhui ne peut plus vivre en marge de son temps et de la sociĂ©tĂ©. Par expĂ©rience, lâartiste peintre ne peut pas vivre uniquement au travers dâune seule galerie ou dâun site web sans trafic. Il faut sâinvestir socialement, entretenir des relations publiques. La communication doit dĂ©boucher sur des vernissages
DanielOtero Torres. Lâexposition « (DĂ©)placements » au MRAC, Ă SĂ©rignan, prĂ©sente les installations de Daniel Otero Torres. Des Ćuvres qui se nourrissent des dĂ©placements dâun mĂ©dium Ă un autre et dâune culture Ă une autre, et explorent les communautĂ©s en marge de la sociĂ©tĂ© colombienne. Daniel Otero Torres, BCC, 2017.
Topic des gens qui ont pour projet de vivre en marge de la société ? du 11-10-2020 20:22:46 sur les forums de jeuxvideo.com
Vay Tiá»n Online Chuyá»n KhoáșŁn Ngay. Zubair Irak AFP - Adnane Abdelrahmane exhibe tambours et percussions dont il a appris Ă jouer dĂšs l'Ăąge de 12 ans. Dans un Irak patchwork de communautĂ©s et d'ethnies, il fait partie de cette minoritĂ© noire pluri-centenaire, gardienne des traditions musicales, mais relĂ©guĂ©e en marge de la sociĂ©tĂ©. ImplantĂ©e dans la rĂ©gion de Zubair, prĂšs de Bassora dans l'extrĂȘme sud irakien, la communautĂ© tire ses origines d'Afrique de l'Est. Ici, comme dans tous les villages reculĂ©s d'Irak, s'affichent Ă chaque coin de rue pauvretĂ© et dĂ©liquescence des services publics, avec des routes poussiĂ©reuses bordĂ©es de maisons borgnes en suite aprĂšs la publicitĂ© Si des militants dĂ©noncent la marginalisation de la communautĂ©, parler Ă Zubair de racisme ou de discriminations froissent les habitants qui prĂ©fĂšrent en arabe l'euphĂ©misme de "peau foncĂ©e" Ă l'emploi du mot noir. A 56 ans, M. Abdelrahmane fait partie d'une de ces troupes de musique populaire ayant fait la cĂ©lĂ©britĂ© de Zubair dans tout le pays et jusqu'au KoweĂŻt frontalier, Ă une trentaine de kilomĂštres seulement. "A Zubair, on ne compte plus le nombre de troupes", dit Ă l'AFP le musicien, installĂ© sur un matelas au sol dans son salon. "C'est une profession dont on hĂ©rite. Si quelqu'un meurt, son fils prend sa place, pour que l'art ne disparaisse pas", explique-t-il, ajoutant que dans sa famille, son oncle chantait et son pĂšre jouait du tambour. Munis de darboukas, tambours et daf grand tambour en peau de chĂšvre, les musiciens animent notamment les mariages en menant la "zaffa", procession consistant Ă cĂ©lĂ©brer les mariĂ©s, en dansant et chantant. M. Abdelrahman, qui se produit depuis quatre ans au sein d'une "Association du patrimoine", parrainĂ©e par le ministĂšre de la Culture, reconnait que "la majoritĂ©" des artistes sont noirs mais assure ne pas ressentir de racisme. - "Discrimination positive" -La suite aprĂšs la publicitĂ© Des militants tiennent cependant un tout autre discours. "Ceux qui ont la peau foncĂ©e sont des citoyens de cinquiĂšme classe, mĂȘme pas de seconde classe", dĂ©plore Majed al-Khalidy, employĂ© dans une compagnie pĂ©troliĂšre de Bassora. Le trentenaire rĂ©clame des opportunitĂ©s d'emplois et logements dignes et dĂ©nonce la dĂ©scolarisation qui fait des ravages. Il fustige aussi des abus de langage, rĂ©pandus mĂȘme chez les clercs religieux, le terme "esclave" en arabe Ă©tant encore utilisĂ© pour dĂ©signer un noir. Historiquement la minoritĂ© noire -entre et deux millions d'Ăąmes, selon des estimations informelles- a des ancĂȘtres venus du Kenya, d'Ethiopie ou encore du Soudan, indique Ă l'AFP l'historien Ibrahim suite aprĂšs la publicitĂ© C'est dans la rĂ©gion de Bassora qu'arrivaient des esclaves pour rĂ©aliser "le travail Ă©reintant d'assĂšchement des marais salants". "Dans les Ă©crits historiques, la premiĂšre mention de la communautĂ© remonte Ă 869 quand ils se sont rĂ©voltĂ©s", ajoute l'expert, en rĂ©fĂ©rence Ă la "rĂ©bellion des Zanj". Ce soulĂšvement contre la dynastie arabe des Abassides a permis aux anciens esclaves d'Ă©tablir pendant une quinzaine d'annĂ©es leur propre citĂ©, avant d'ĂȘtre dĂ©faits. Aujourd'hui, Majed al-Khalidy croit en la "discrimination positive" dans le pays multiconfessionnel et multi-ethnique, et rĂ©clame l'inclusion de sa communautĂ© au systĂšme actuel des quotas permettant Ă certaines minoritĂ©s, chrĂ©tiens ou yazidis par exemple, d'Ă©lire un reprĂ©sentant au Parlement. "Pour rĂ©clamer ses droits, il faut ĂȘtre proche des dĂ©cideurs", justifie M. Khalidy. Car mĂȘme s'il est antisystĂšme, il reste rĂ©aliste dans un Irak oĂč un tiers de la population de 41 millions vit dans la pauvretĂ© et est dirigĂ©e par des partis clientĂ©listes, dont les dĂ©putĂ©s peuvent garantir des emplois suite aprĂšs la publicitĂ© - "Long chemin" - Illustration d'un timide changement? La premiĂšre chaĂźne d'information Ă©tatique compte depuis plus d'un an parmi ses prĂ©sentatrices une jeune femme noire, Randa Abdel Aziz, qui dĂ©sormais dĂ©cline les interviews pour Ă©chapper au feu des projecteurs aprĂšs avoir fait le buzz. Sur son site Internet, l'ONG internationale Minority Rights Group MRG Ă©voque "des taux disproportionnellement Ă©levĂ©s d'analphabĂ©tisme et de chĂŽmage" dans une communautĂ© largement confinĂ©e aux emplois d'ouvriers et de travailleurs domestiques. "La discrimination se constate Ă tous les niveaux", reconnaĂźt Saad Salloum, expert des questions de diversitĂ© religieuse et ethnique en suite aprĂšs la publicitĂ© "Politiquement ils n'ont pas de reprĂ©sentation. Socialement certains stĂ©rĂ©otypes restent enracinĂ©s dans la culture dominante. Economiquement la majoritĂ© vit sous le seuil de pauvretĂ©", rĂ©sume l'expert. En 2013, Jalal Thiyab, fondateur de la premiĂšre association de dĂ©fense des droits de la minoritĂ©, avait Ă©tĂ© assassinĂ©, peu aprĂšs des Ă©lections locales Ă Bassora. "Il reste un long chemin Ă parcourir afin de parvenir Ă l'Ă©galitĂ© pour cette minoritĂ© et toutes les autres", estime M. Salloum.
RecensĂ© Gwen Allen, Artistsâ Magazines, an alternative space for art, MIT Press, 2011 Quâest-ce qui fait la spĂ©cificitĂ© des magazines ? Selon Gwen Allen, câest leur nature Ă©phĂ©mĂšre publier un magazine, câest entrer dans une relation Ă©troite avec le moment prĂ©sent. A lâinverse des livres, qui doivent ĂȘtre lus par les gĂ©nĂ©rations futures, les magazines sont essentiellement Ă©phĂ©mĂšres [1] » Contrairement aux magazines traditionnels qui contiennent principalement des rubriques critiques et des pages de publicitĂ© pour les galeries dâart, les magazines dâartistes sont beaucoup plus crĂ©atifs et permettent une participation directe des artistes. Depuis le dĂ©but du XIXe siĂšcle ces publications ont toujours Ă©tĂ© trĂšs liĂ©es Ă lâavant-garde artistique câest ici que les idĂ©es artistiques furent non seulement conservĂ©es et Ă©changĂ©es, mais Ă©galement créées ; ici que les mouvements dâavant-garde naquirent et prirent de lâimportance [2] » Les artistes utilisent ainsi de plus en plus ce format Ă©phĂ©mĂšre afin dâexplorer et de communiquer leurs idĂ©es innovantes sur lâart [3] ; cette proximitĂ© est encore renforcĂ©e au XXe siĂšcle quand de nouvelles techniques dâimpression permettent aux artistes dâimprimer plus facilement leurs magazines. Mais ce qui rend ces magazines diffĂ©rents dans les annĂ©es 1970 et 1980 â et câest lĂ la thĂšse principale du livre de Gwen Allen â câest le fait que les artistes les utilisent Ă des fins artistiques jusque lĂ inĂ©dites. Ă la fin des annĂ©es 1960, en effet, les artistes commencent Ă Ă©laborer des Ćuvres dâart conceptuelles qui peuvent ĂȘtre imprimĂ©es sur les pages mĂȘmes des magazines. Sous le nom de projets dâartistes [4] », ces Ćuvres imprimĂ©es transforment la nature des magazines qui les publient. Comme les projets dâartistes peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des Ćuvres authentiques et reproductibles, les magazines dâartistes passent de simples transmetteurs dâinformation Ă de vĂ©ritables mediums artistiques [5]. Le livre de Gwen Allen explore cette transformation Ă travers lâĂ©tude prĂ©cise de sept publications, qui apparaissent de la fin des annĂ©es 1960 au dĂ©but des annĂ©es 1980, Ă un moment oĂč les artistes de lâavant-garde sâintĂ©ressent Ă lâart conceptuel et aux autres formes de pratiques artistiques comme le land art, les installations, la performance et lâart vidĂ©o. Ces magazines illustrent ainsi parfaitement la pluralitĂ© des formes artistiques qui apparaissent au cours des annĂ©es 1970, accompagnant le dĂ©clin du modernisme tardif high modernism. Aspen, publiĂ© Ă New York de 1965 Ă 1971, prend par exemple la forme dâun magazine tridimensionnel contenant divers objets dâart, tandis que 0 to 9 1967-1969, Avalanche 1970-1976, Art-Rite 1973-1978, et Real-Life 1979-1994, tous publiĂ©s Ă New York, documentent les activitĂ©s artistiques des groupes dâartistes implantĂ©s dans le sud de la ville Downtown Manhattan. Le livre offre enfin une perspective internationale en sâintĂ©ressant Ă File 1972-1989 et Interfunktionen 1968-1975, deux magazines documentant les scĂšnes alternatives de Toronto Canada et Kassel Allemagne. Gwen Allen est une historienne de lâart dont les travaux sur les publications dâartistes prĂ©sentent un aspect relativement nĂ©gligĂ© de lâhistoire des Ćuvres [6]. Son travail met en effet en valeur ce qui est dâordinaire perçu comme pĂ©riphĂ©rique Ă lâĆuvre dâart les publications courtes qui les font connaitre et les discutent. En explorant de surcroĂźt les liens qui existent entre lâart et la culture des nouveaux mĂ©dias dans les annĂ©es 1960 et 1970 [7], le livre rappelle et prolonge les Ă©crits prĂ©coces de Walter Benjamin sur la reproduction et la distribution de lâĆuvre Ă travers les mĂ©dias de masse, la perte de son aura en tant quâĆuvre unique et son potentiel gain de pouvoir politique [8]. Ă travers huit Ă©tudes de cas, Gwen Allen propose un panorama trĂšs fouillĂ© des changements artistiques qui eurent lieu en AmĂ©rique du Nord et en Europe au moment oĂč lâart conceptuel devient une pratique de plus en plus courante parmi les artistes, et le formaliste un discours de plus en plus critiquĂ© pour son Ă©litisme et son refus dâaccepter de nouvelles formes dâart. En plus de ces sept Ă©tudes de cas, Gwen Allen propose dans les annexes un compendium international â et trĂšs bien illustrĂ© â des principaux magazines dâartistes publiĂ©s entre 1945 et 1989. De nouveaux mediums pour lâart dâavant-garde Ă la fin des annĂ©es 1960, lâart conceptuel apparaĂźt comme une nouvelle forme dâart dont le principe repose sur lâidĂ©e, ou le concept, qui est Ă lâorigine de lâĆuvre. Lâimportance ne se trouve plus dans la matĂ©rialisation physique de lâĆuvre, ou dans ses qualitĂ©s esthĂ©tiques finales, mais dans lâidĂ©e initiale qui lâa produite [9]. Lâart conceptuel ne transforme pas simplement la dĂ©finition de lâĆuvre, elle en modifie Ă©galement profondĂ©ment les modes dâexposition. Lâart conceptuel ne produit plus des objets uniques, mais un sous-ensemble Ă©trange de documents â des textes, des photographies, des cartes, des listes, des diagrammes [10] » p. 15. Le magazine de Vito Acconci, 0 to 9, offre un bon exemple de la façon dont le langage peut ĂȘtre utilisĂ© afin de produire des Ćuvres conceptuelles les magazines Ă©laborĂšrent rapidement une comprĂ©hension nouvelle de ce que la matĂ©rialitĂ© du langage pouvait apporter, tandis que les poĂštes et les artistes poussaient le langage au-delĂ de son existence bidimensionnelle sur la page [11] » p. 77. Autrement dit, les Ćuvres conceptuelles se dĂ©tachent dans les annĂ©es 1970 des mediums traditionnels comme la peinture et la sculpture, et reposent sur une plus grande variĂ©tĂ© de mĂ©diums comme les livres, les affiches, les catalogues dâexposition, les livrets photocopiĂ©s, et les magazines » Gwen Allen montre ainsi comment, au cours de cette pĂ©riode, le magazine dâart devient un support idĂ©al, et donc un nouveau medium bidimensionnel, grĂące auquel les artistes peuvent exposer leur travail autrement. La plus grande partie du livre est consacrĂ©e aux nouvelles relations Ă©tablies entre ces magazines et les Ćuvres dâart conceptuelles qui y sont reprĂ©sentĂ©es par le biais de projets dâartistes originaux, visibles uniquement dans les pages de ces magazines. Dans son numĂ©ro de printemps 1972, le magazine Avalanche publie les Page Drawings de Sol Lewitt, un travail qui consiste en une sĂ©rie dâinstructions imprimĂ©es que les lecteurs peuvent suivre et appliquer directement sur la page, utilisant cet espace comme un support pour une Ćuvre unique et participative. Art-Rite, un magazine Ă©galement publiĂ© Ă New York et documentant la scĂšne alternative de SoHo, confie la rĂ©alisation de sa premiĂšre de couverture aux artistes Christo emballaââ le numĂ©ro 5 dâune couverture en trompe-lâĆil imitant un sac en papier brun, une image faisant rĂ©fĂ©rence aux emballages architecturaux et scĂ©niques monumentaux de lâartiste, mais Ă©galement Ă la façon dont on emballait habituellement les magazines pornographiques dans des sacs en papier [12] » p. 129. Les artistes utilisent ainsi la matĂ©rialitĂ© des pages de magazines comme des mediums bidimensionnels. Parfois, ces Ćuvres imprimĂ©es vont jusquâĂ transformer le magazine en objet tridimensionnel, ou autrement dit en vĂ©ritable espace dâexposition. Le magazine Aspen est par exemple conçu comme une boĂźte en carton contenant des objets artistiques reproductibles, tels que des pamphlets, des livrets de divers formats, des articles, des projets dâartistes, des disques, et des films. En tant que nouveau medium, le magazine dâartistes rend la frontiĂšre poreuse entre les Ćuvres originales et leur reproduction. Il sâinterroge aussi simultanĂ©ment sur son propre statut Ă©tait-ce un magazine dâart ? Etait-ce un espace dâexposition ? Etait-ce la combinaison de ces deux choses ? [13] » p. 97. Lâauteur nous renvoie aux questions complexes que soulĂšve la prĂ©sence de ces nouvelles formes dâart dans les annĂ©es 1960 et 1970, des questions qui sâĂ©tendent au statut des magazines dâart, comme en effet miroir. Les enjeux dâauthenticitĂ© et de reproduction concernent aussi dâautres formes dâart processuelles que ces magazines documentent les performances, les installations, le Land Art. Quel est par exemple le statut des photographies documentant les performances de Vito Acconci et Gordon Matta Clark ? Quâest-ce qui, de ces photographies ou de la performance elle-mĂȘme, reprĂ©sente lâĆuvre dâart authentique ? Selon Gwen Allen, les magazines dâartistes peuvent ĂȘtre utilisĂ©s comme des mediums artistiques en raison de leur nature essentiellement flexible et Ă©phĂ©mĂšre. En tant que publications instables, dont la durĂ©e de vie est courte, ces magazines peuvent ĂȘtre modifiĂ©s dâun numĂ©ro sur lâautre, avec une souplesse qui rĂ©pond parfaitement aux spĂ©cificitĂ©s des nouvelles pratiques artistiques. Le format tridimensionnel de Aspen permet par exemple dâintĂ©grer une pluralitĂ© de formes artistiques son format multimĂ©dia Ă©tait un atout essentiel, permettant Ă la fois de documenter, mais Ă©galement de stimuler la diversitĂ© croissante de formes dâart utilisant les nouveaux mĂ©dia [14] » p. 47. Au cours de deux annĂ©es 1967-1969, le contenu du magazine de Vito Acconci O to 9 change progressivement avec chaque numĂ©ro, accompagnant la progression de lâartiste de la poĂ©sie expĂ©rimentale vers la performance. Des espaces dâexposition alternatifs Si Gwen Allen Ă©tudie et illustre avec minutie le fonctionnement interne de ces sept magazines amĂ©ricains, canadien et allemand, elle sâattache Ă©galement Ă les replacer dans le contexte politique de leur publication. Un coup dâĆil rapide Ă ce contexte montre que le contenu des magazines dâartistes nâa pas simplement un impact artistique, mais quâil possĂšde aussi une valeur politique et sociale [15]. En effet, de la fin des annĂ©es 1960 au dĂ©but des annĂ©es 1980, le monde de lâart institutionnel et marchand est violemment critiquĂ© par lâavant-garde artistique qui dĂ©nonce les pratiques racistes, sexistes et Ă©litistes des musĂ©es et galeries, Ă New York, mais Ă©galement Ă Toronto et Kassel. La consĂ©quence immĂ©diate de cette critique formulĂ©e Ă lâencontre du monde de lâart traditionnel mainstream art world est le dĂ©veloppement dâun mouvement artistique alternatif [16] », auquel Gwen Allen relie explicitement la publication des sept magazines dont elle dresse ici le portrait. Tout comme les espaces alternatifs qui se dĂ©veloppent Ă la mĂȘme Ă©poque pour contrer les habitudes conservatrices des musĂ©es et des galeries dâart, les magazines dâartistes cherchent Ă sâĂ©manciper du monde institutionnel et marchand, afin de crĂ©er un nouveau public et de renouveler le genre du magazine lui-mĂȘme tout comme les espaces et les collectifs indĂ©pendants et Ă but non lucratif gĂ©rĂ©s par les artistes, les magazines remirent en question les institutions et lâĂ©conomie du monde de lâart traditionnel [17] » En comparant le fonctionnement des magazines dâartistes Ă celui des espaces alternatifs, lâauteur Ă©tend les idĂ©aux politiques et artistiques de la scĂšne alternative aux magazines dâartistes. Les magazines dâartistes cherchent eux aussi Ă se placer en dehors des circuits marchands les galeries dâart et institutionnels les musĂ©es. Ă cette fin, ils dĂ©veloppent diverses stratĂ©gies Ă©ditoriales leur permettant dâexposer des Ćuvres originales sans lâaide des galeries ; lâĂ©laboration de nouveaux discours sur lâart leur permet en outre de transformer la critique dâart. Lâauteur nous rappelle de ce fait la nature essentiellement alternative de lâart conceptuel, dont lâidĂ©al dĂ©mocratique originel est de contourner le marchĂ© de lâart avant dâĂȘtre lui-mĂȘme rĂ©cupĂ©rĂ© par ce mĂȘme marchĂ© dans les annĂ©es 1970. En imprimant des Ćuvres accessibles Ă un plus large public, les magazines dâartistes rĂ©pondent prĂ©cisĂ©ment Ă cette ambition politique. Les artistes nâont plus besoin ni des musĂ©es ni des galeries commerciales pour exposer leur travail puisquâils ont Ă leur disposition lâespace du magazine. Gwen Allen fait donc remarquer que lâart conceptuel est lâun des premiers espaces permettant dâĂ©chapper Ă ce que Brian OâDoherty identifie quelques annĂ©es plus tard comme le Cube Blanc » White Cube ou encore lâidĂ©ologie de la galerie » the Ideology of the gallery [18]. En tant quâespaces dâexposition, les magazines dâartistes sont devenus dans les annĂ©es 1970 des sites dâexposition alternatifs, contrĂŽlĂ©s exclusivement par les artistes. Ces magazines ont enfin pour but de dĂ©velopper des rĂ©seaux sociaux alternatifs. Selon Gwen Allen, la circulation des magazines permet de former de nouveaux contre-publics », un terme que lâauteur emprunte Ă Oskar Negt et Alexandre Kluge [19] afin de faire rĂ©fĂ©rence aux groupes sociaux mineurs qui se dĂ©veloppent en marge de la sphĂšre publique dominante [20]. Souvent issus de la collaboration de plusieurs artistes, la plupart des magazines ont pour origine des communautĂ©s dâindividus plus ou moins bien structurĂ©es, des communautĂ©s quâils tentent dâĂ©tendre et de renforcer grĂące Ă la publication rĂ©guliĂšre de leurs numĂ©ros. Parmi les exemples dĂ©veloppĂ©s ici, Avalanche est ainsi trĂšs proche de la communautĂ© artistique de SoHo Avalanche servait de guide de SoHo » p. 95 [21]. Avec un tout autre objectif Ă©ditorial, le magazine de Vito Acconci 0 to 9 cherche Ă dĂ©finir une communautĂ© dâĂ©crivains et de lecteurs dans laquelle trouver des individus qui partageraient lâesprit du magazine et ainsi de dĂ©couvrir un public [22] » Dâautres magazines sont directement publiĂ©s par des espaces alternatifs spĂ©cifiques, Ă lâexemple de File, publiĂ© Ă Toronto par les artistes de General Idea, un espace alternatif local. MĂȘme si la question du public nâest pas abordĂ©e dans le dĂ©tail au cours des chapitres sans doute par manque dâinformation sur ce thĂšme, lâauteur insiste sur la prĂ©sence initiale de ces communautĂ©s dâartistes, ainsi que sur leur rĂŽle essentiel dans la dĂ©finition de lâidentitĂ© alternative de ces magazines. La lecture de ce premier livre de Gwen Allen permet donc de comprendre les nouveaux rĂŽles assignĂ©s aux magazines dâartistes dĂšs la fin des annĂ©es 1960 ; utilisĂ©s comme de nouveaux mĂ©diums pour lâavant-garde artistique et comme des espaces dâexposition alternatifs, Gwen Allen explique aussi comment et pourquoi ces publications sont essentielles Ă la production artistique dâune Ă©poque qui constitue pour les arts visuels une transition du modernisme vers le postmodernisme. Les numĂ©ros relativement rares de ces magazines, publiĂ©s il y a tout juste quelques dĂ©cennies, sont aujourdâhui des objets de commerce prĂ©cieux dont les prix peuvent atteindre des sommes extravagantes. Ainsi rĂ©intĂ©grĂ©es au marchĂ© de lâart, il est lĂ©gitime de sâinterroger sur le succĂšs des ambitions dĂ©mocratiques initiales de ces publications. MalgrĂ© tout, leur pertinence en tant que nouveaux mĂ©diums artistiques ne fait aucun doute et la rĂ©cente publication du facsimilĂ© des treize numĂ©ros dâAvalanche [23] est bien la preuve que leur contenu artistique ne cesse dâintĂ©resser.
PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE Les codirecteurs de l'OFFTA, Vincent de Repentigny et Jasmine Catudal, et une des crĂ©atrices, Monia Chokri. En marge du Festival TransAmĂ©riques, l'OFFTA propose de nouveau cette annĂ©e une Ă©dition consacrĂ©e Ă la jeune crĂ©ation d'avant-garde en théùtre, en danse et en performance. Ce festival d'arts vivants se dĂ©roulera du 27 mai au 1er juin. Il met en scĂšne plusieurs artistes locaux ayant en commun une dĂ©marche qui privilĂ©gie le risque et le dĂ©cloisonnement des pratiques artistiques. Parmi les crĂ©ateurs qui font partie de la programmation de cette huitiĂšme prĂ©sentation, concoctĂ©e par les codirecteurs de l'OFFTA, Jasmine Catudal et Vincent de Repentigny, mentionnons Monia Chokri, RaphaĂ«lle de Groot, Navet Confit et Caroline Laurin-Beaucage. Les Ă©vĂ©nements sont prĂ©sentĂ©s dans 10 lieux du centre-ville. Une soirĂ©e de clĂŽture hors normes » se tiendra Ă l'Ă©glise Sainte-Brigide de Kildare avec, entre autres, des performances d'Ătienne Boulanger et de Julie-AndrĂ©e T. Ă noter, l'OFFTA offre des laissez-passer individuels qui donnent droit Ă un accĂšs illimitĂ© Ă tous les spectacles pour 60 $. Les laissez-passer et les billets de cette 8e Ă©dition sont en vente Ă la billetterie centrale du OFFTA au Monument-National. Pour plus de renseignements Cinq Ă©vĂ©nements Ă ne pas manquer MIXOFF Comme le nom l'indique, les MixOff invitent des artistes issus de diverses disciplines l'espace d'un happening » unique oĂč se rencontrent des univers et des sensibilitĂ©s artistiques. Le groupe indie-folk Dear Criminals s'associe donc Ă l'actrice et cinĂ©aste Monia Chokri pour une foire agricole », Ă l'occasion de la soirĂ©e d'ouverture, le 27 mai, au Monument-National, Ă 21 h. SOIRĂE QUI GOĂTE LE MAUVE La directrice artistique de Zone HoMa, Mellissa LariviĂšre, prĂ©sente SoirĂ©e qui goĂ»te le mauve, le 28 mai Ă 20 h, au Théùtre Aux Ăcuries. L'interprĂšte de formation veut dresser un portrait, un instantanĂ© », de ce qui Ă©merge de la jeune scĂšne montrĂ©alaise en danse, en théùtre et en performance. Avec Cube blanc, l'auteur et metteur en scĂšne Gabriel Plante tentera de nous reconnecter avec l'Autre et l'inaccessible ». Son oeuvre, Ă mi-chemin entre le théùtre et les arts visuels, mise sur le talent et l'intĂ©gritĂ© » d'artistes provenant de milieux diffĂ©rents, dans le but de faire naĂźtre un nouveau langage. Ă La Licorne, les 28 et 29 mai, 18 h. PAN/POP/R FANTASMAGORIE SUR LĂON THĂRĂMINE Dans un presque Ă©quilibre communiste », une petite communautĂ© de six artistes Maxime Carbonneau, Navet Confit, Charles Dauphinais, Simon-Pierre Lambert, Mellissa LariviĂšre, Patrice Charbonneau-Brunelle dirige une biographie fantasmĂ©e d'un rĂ©volutionnaire. Pan/Pop/R Fantasmagorie sur LĂ©on ThĂ©rĂ©mine promet de secouer le théùtre La Licorne, les 30 et 31 mai, Ă 22 h. Mix Off 2 rĂ©unit l'auteur, performeur et pamphlĂ©taire Jacob Wren Hospitality et l'artiste visuelle RaphaĂ«lle de Groot pour une performance/vente-dĂ©barras qui se veut une rĂ©flexion sur la notion d'errance et de l'appartenance territoriale ». Ăa se passe au Théùtre d'Aujourd'hui le 31 mai dĂšs 11 h.
Le 24 mai dans les locaux au Quai Ă PĂ©rigueux, s'est tenue une confĂ©rence dĂ©bat autour du thĂšme "Revenu universel utopie ou futur proche?" Erwan Dubarry-Baete, membre de la nouvelle Ă©quipe reconstituĂ©e depuis mars 2016, a prĂ©sentĂ© l'association créée en 1996 et soucieuse de faire de l'Ă©ducation populaire en organisant des dĂ©bats, des expositions et autres manifestations culturelles. Le sujet abordĂ© ce soir-lĂ concernait le revenu de base, une idĂ©e de plus en plus mĂ©diatisĂ©e en France. La question est importante Ă l'heure oĂč de nombreux mouvements sociaux agitent la France oĂč, par ailleurs, la rĂ©volution numĂ©rique est en cours. En effet, le temps libĂ©rĂ© par les ordinateurs et les robots diminue le besoin de main d'oeuvre et rend l'humain plus disponible. Cette Ă©volution pose des questions sur le partage du temps de travail et des richesses. Face Ă cela, des rĂ©ponses existent comme le revenu de base prĂ©sentĂ© ce soir-lĂ par Arthur Mignon du Mouvement Français pour un Revenu de Base MFRB et le salaire Ă vie, thĂšme du film d'Usul, commentĂ© par Nadja Martinez, prĂ©sidente du Quai. de gauche Ă droite Nadja Martinez, Erwan Dubarry Baete, Arthur Mignon Arthur Mignon a soulignĂ© le caractĂšre exceptionnel d'un dĂ©bat de ce type oĂč les deux rĂ©ponses Ă©taient confrontĂ©es. Ayant rejoint le Mouvement en 2015, il a repris le groupe local de PĂ©rigueux. Pour introduire son propos, il a lu la prĂ©sentation d'une piĂšce jouĂ©e le 3 mai dernier, au Palace Ă PĂ©rigueux, Relaps, dont nous avons rencontrĂ© le metteur en scĂšne il y a quelques mois Evoquant la gĂ©nĂ©ration Y, elle met en scĂšne des personnages "nĂ©s dans les annĂ©es 80 et Ă©levĂ©s avec la garantie que leur vie serait meilleure que celle de leurs parents, ils n'ont pas d'accĂšs au travail, ou de façon prĂ©caire. Au fait, en veulent-ils vraiment un?". Membre de cette gĂ©nĂ©ration, Arthur Mignon a expĂ©rimentĂ© les affres de "l'assistance sociale" oĂč il s'agit avant tout de mettre les usagers sur le chemin de l'emploi, considĂ©rant qu'il est leur unique besoin, nĂ©gligeant des besoins aussi importants que la culture, par exemple. Se rĂ©fĂ©rant Ă Thomas More qui dĂ©crivait dĂ©jĂ au XVIĂš siĂšcle comment le pouvoir canalisait le peuple en lui Ă©vitant d'accĂ©der Ă l'argent et Ă la libertĂ©, il a montrĂ© que le revenu de base permettait de remettre en cause les rapports de domination en jeu oĂč le peuple Ă©tait contraint de vendre sa force de travail et oĂč les banques Ă©taient toutes-puissantes. Poursuivant ses rĂ©fĂ©rences historiques, il a citĂ© Thomas Paine, un rĂ©volutionnaire anglo-amĂ©ricain, Ă©lu dĂ©putĂ© Ă l'AssemblĂ©e Nationale en 1792 qui souhaitait contribuer Ă la dĂ©mocratie effective alors que c'est la dĂ©mocratie reprĂ©sentative de l'AbbĂ© SieyĂšs que l'Histoire a retenue. image extraite de Pour Thomas Paine, auteur de La justice agraire 1795, il n'y avait de dĂ©mocratie que si les citoyens Ă©taient Ă©conomiquement libres et disposaient donc de revenus. En cela, il Ă©tait proche des idĂ©es des physiocrates la richesse provenait de la terre et quand on en disposait pas, il Ă©tait nĂ©cessaire de bĂ©nĂ©ficier d'une indemnisation qui assurait sa subsistance et permettait de rĂ©tablir l'Ă©galitĂ© de moyens entre les possĂ©dants de la terre et les autres. Ces idĂ©es novatrices de la pĂ©riode rĂ©volutionnaire ont Ă©tĂ© reprises au XXĂš siĂšcle mais parfois dĂ©tournĂ©es. L'Ă©conomiste libĂ©ral, Milton Friedman, a proposĂ© un crĂ©dit d'impĂŽts tandis que Paine parlait d'une dotation versĂ©e Ă la majoritĂ©. L'idĂ©e de revenu de base a vraiment pris de l'ampleur dans les annĂ©es 1970-80. Au Canada, elle a Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©e dans une ville pendant plus de 10 ans. Dans les annĂ©es 1980, l'Ă©conomĂštre Yoland Bresson a lancĂ© avec Henri Guitton l'Association pour l'Instauration du Revenu d'Existence AIRE. C'est Marc de Basquiat qui a pris la prĂ©sidence Ă sa mort en 2014. En 2013, c'est Gaspard Koenig qui a fondĂ© le think-tank GĂ©nĂ©rationLibre et publiĂ© Liber, un revenu de libertĂ© pour tous Ce sont des auteurs libĂ©raux qui ont mauvaise presse chez les progressistes, a expliquĂ© Arthur Mignon, mais c'est la vision la plus connue du revenu de base. Au sein du MFRB, créé le 3 mars 2013, dans le contexte de l'initiative citoyenne europĂ©enne pour le revenu de base, il existe un large spectre de propositions. Ainsi, Baptiste Mylondo, Ă©cologiste, qui a beaucoup Ă©changĂ© avec Bernard Friot, dĂ©fenseur du salaire Ă vie, estime que si l'on se base sur le PIB, le revenu disponible par habitant serait de plus de 1000 euros par mois pour un partage strictement Ă©galitaire, soit plus du double de la proposition de GĂ©nĂ©rationLibre. Tandis que le premier estime que l'impĂŽt sur le revenu peut ĂȘtre financĂ© dĂšs le 1er euro gagnĂ©, le second souhaite la conservation d'un modĂšle progressif oĂč les plus pauvres ne seront pas taxĂ©s et prĂ©conise l'instauration d'une derniĂšre tranche d'impĂŽt sur le revenu Ă 100%. Selon Baptiste Mylondo, le revenu de base tel qu'il l'envisage remet en cause le chĂŽmage comme une institution artificielle qui maintient la population dans la peur du lendemain. Elle est compatible avec la capitalisme mais en Ă©branle tous les fondements. Quant Ă AndrĂ© Gorz, prĂ©sentĂ© par Arthur Mignon comme un philosophe Ă©co-socialiste, il Ă©tait favorable au partage du temps de travail une libre rĂ©partition du nombre d'heures affectĂ©es pour la vie active. Puis, il s'est rangĂ© du cĂŽtĂ© d'un revenu de base inconditionnel sans contrepartie en constatant que raisonner par nombre d'heures de travail n'avait plus de sens dans un contexte post-fordiste. Il Ă©tait une remise en cause des fondements du capitalisme mais pas de la monnaie dont les Etats n'avaient plus le monopole de crĂ©ation. Les banques commerciales la crĂ©aient grĂące au crĂ©dit constituĂ© de 3 parties l'emprunt lui-mĂȘme, les intĂ©rĂȘts, qui servent surtout Ă enrichir les banquiers mais aussi Ă produire des piĂšces et billets, et les assurances sur le crĂ©dit pour se prĂ©munir des dĂ©fauts de paiement et protĂ©ger les profits. Le systĂšme perdurait du fait de l'existence du crĂ©dit. Ces notions ont Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©es par GĂ©rard Foucher dans Les secrets de la monnaie et qui a donnĂ© une confĂ©rence gesticulĂ©e Ă PĂ©rigueux en 2014. Il propose de remplacer la monnaie dette par une monnaie libre de dette la monnaie Ă dividende universel. Quant Ă StĂ©phane Laborde, il dĂ©veloppe la ThĂ©orie relative de la monnaie. Il pense qu'il ne faut pas confier le monopole de la crĂ©ation monĂ©taire aux banques mais aux individus sous forme d'un revenu de base. La monnaie serait créée avec ce revenu. Plus la masse monĂ©taire est importante, plus le montant du revenu de base versĂ© rĂ©guliĂšrement Ă chaque partie prenante du systĂšme est Ă©levĂ©. L'unitĂ© de compte est le revenu de base lui-mĂȘme. Quant Ă l'association Positive Money, elle lutte contre le programme d'assouplissement quantitatif Quantitative Easing lancĂ© par la Banque Centrale EuropĂ©enne et milite en faveur d'une politique alternative la BCE financerait des investissements publics ou distribuerait de l'argent Ă tous les citoyens sous forme d'un revenu de base. Pour Arthur Migon, alors que dans le systĂšme actuel, on dĂ©finit qui a droit Ă l'argent redistribuĂ©, avec les monnaies libres Ă dividende universel, tout le monde a droit Ă l'argent de façon inconditionnelle. Donner ce revenu aussi aux riches casserait le rapport de domination que l'argent entretient, un de ses rĂŽles fondamentaux au-delĂ de couvrir un besoin. Pour l'intervenant, instaurer un systĂšme de gratuitĂ© oĂč il n'existe plus de fraudeur ni de voleur est une maniĂšre d'abattre la sociĂ©tĂ© de classe. Nadja Martinez a ensuite commentĂ© le film. Le salaire Ă vie est l'une des options possibles pour changer le systĂšme. Il n'est pas question de le mettre en opposition avec le revenu de base, d'autant que tous deux ont les mĂȘmes ambitions se libĂ©rer du marchĂ© de l'emploi, dĂ©connecter la population de son aliĂ©nation Ă la surproduction marchande en tant que producteur et consommateur, permettre de faire des choses qui paraissent utiles, dĂ©cider de ce que l'on produit, comment et pourquoi. Selon elle, le salaire Ă vie va plus loin dans son rapport au capital et semble plus long Ă mettre en place que le revenu de base, parce que celui-ci pose simplement la question du partage des richesses. Le Quai s'est intĂ©ressĂ© Ă cette question car il renvoie Ă la situation des artistes qui bĂ©nĂ©ficient en France du rĂ©gime de l'intermittence. Celui-ci reconnaĂźt un temps de crĂ©ation qui doit ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ© sans que cela gĂ©nĂšre immĂ©diatement une production. En son absence, la crĂ©ation risque d'ĂȘtre l'apanage d'un groupe de rentiers loin de la contre-culture et peu enclin Ă soulever des questions qui traversent une sociĂ©tĂ© de classe. La prĂ©sidente du Quai a ensuite choisi de prĂ©ciser des termes abordĂ©s dans le film, comme celui de la valeur ajoutĂ©e qui est produite par les forces de travail et reprĂ©sente le chiffre d'affaire d'une entreprise, ses consommations intermĂ©diaires dĂ©duites. Le capital est rĂ©munĂ©rĂ© sous forme de dividendes et d'intĂ©rĂȘts d'emprunts qui reprĂ©sentent 700 milliards pour 2000 milliards produits, le reste Ă©tant redistribuĂ© en salaires et cotisations. En mettant fin Ă la propriĂ©tĂ© lucrative, on met fin Ă cette ponction et le travail est envisagĂ© comme une activitĂ© et non comme un emploi qui enlĂšve le statut de producteur quand on n'en a plus. Dans le salaire Ă vie, le travail englobe toutes les activitĂ©s humaines comme productrices de valeur d'usage. La cotisation est prĂ©fĂ©rable Ă l'impĂŽt car celui-ci est ponctionnĂ© sur les revenus une fois distribuĂ©s distribution secondaire tandis que le premier l'est par distribution primaire. L'impĂŽt implique de reconnaĂźtre la propriĂ©tĂ© privĂ©e lucrative. Les cotisations Ă©tant prĂ©levĂ©es sur la valeur ajoutĂ©e, elles ne sont pas une dĂ©pense, idĂ©e vĂ©hiculĂ©e par les mĂ©dias dominants, mais une redistribution, d'autant plus si l'on reconnaĂźt la valeur d'usage et la production non marchande dans la valeur Ă©conomique. La propriĂ©tĂ© lucrative ayant disparue, les travailleurs deviennent propriĂ©taires de leurs moyens de production. RĂ©seau salariat est une association d'Ă©ducation populaire visant l'institution d'un statut politique du producteur, donnant droit Ă un salaire Ă vie attachĂ© Ă la qualification personnelle qui donne donc un salaire diffĂ©rent. Suite Ă cette intervention, le dĂ©bat Ă©tait lancĂ© avec la salle. Une question a Ă©tĂ© posĂ©e sur la position des gouvernements concernant ces sujets. En Suisse, une votation a eu lieu le 5 juin pour inscrire ou non le revenu inconditionnel et universel dans la Constitution et instaurer ensuite une loi mais elle a rejetĂ© le projet. En France, le Premier ministre, aprĂšs avoir parlĂ© de revenu de base ciblĂ©, a Ă©voquĂ© un revenu universel. Le MFRB a quelques dĂ©fenseurs parmi les dĂ©putĂ©s de gauche comme de droite qui ont fait des propositions de loi ou amendements mais pour l'instant sans suite. On peut citer FrĂ©dĂ©ric Lefebvre des RĂ©publicains, Delphine Batho, Isabelle Attard, proche de JosĂ© BovĂ©. La stratĂ©gie du MFRB se situe aussi Ă l'Ă©chelle rĂ©gionale et locale. EELV a lancĂ© une Ă©tude de faisabilitĂ© pour automatiser le RSA sans que l'usager n'ait de dĂ©marches Ă faire. C'est un premier pas vers l'instauration de ce revenu. Logo du Mouvement Français pour le Revenu de Base Un bibliothĂ©caire fonctionnaire a tĂ©moignĂ© de sa situation ayant vu sa bibliothĂšque fermĂ©e, et privĂ© de tĂąche, il est devenu malade de ne pas travailler. Il constatait qu'il Ă©tait plus actif en arrĂȘt maladie qu'au travail. A l'inverse, une travailleuse sociale a dĂ©clarĂ© ĂȘtre "en suractivitĂ©" et s'est dit intĂ©ressĂ©e par ce revenu qui lui permettrait d'envisager son travail diffĂ©remment, notamment en l'orientant vers un accompagnement plus humain, moins axĂ© sur l'Ă©valuation des situations de personnes susceptibles de rentrer ou non dans des dispositifs. Une fois le revenu de base acquis, on en ferait que l'on voudrait car il serait neutre non assorti d'obligations. Une autre membre du public se prĂ©sentant comme "en marge du marchĂ© de l'emploi" a insistĂ© sur l'importance de ce revenu qui permettait de favoriser le dĂ©veloppement personnel, dont Ă©taient soucieux un nombre croissant d'individus, a constatĂ© Erwan Dubarry Baete. Le dĂ©bat a ensuite portĂ© sur le salaire Ă vie diffĂ©rent en fonction du grade, sachant que le 1er grade commencerait Ă 1500 euros. L'idĂ©e dĂ©veloppĂ©e par Bernard Friot lui aurait Ă©tĂ© inspirĂ©e par sa propre situation de fonctionnaire universitaire. Bernard Friot Nadja Martinez a expliquĂ© que l'Ă©volution de ces grades et les rĂ©munĂ©rations affĂ©rentes seraient dĂ©cidĂ©es dĂ©mocratiquement. Une personne a considĂ©rĂ© que le revenu de base laissait la possibilitĂ© de prendre un travail ou pas et permettait de renouer avec une certaine libertĂ© telle qu'elle existait dans les annĂ©es 70, Ă©voquĂ©e par une autre personne. Arthur Mignon est revenu sur les deux modes de financement du revenu de base les prĂ©lĂšvements obligatoires comme les impĂŽts et la rĂ©forme de la crĂ©ation monĂ©taire qui ne serait plus le privilĂšge des banques formant actuellement une sorte d'"Etat financier". La crĂ©ation de la monnaie se ferait en dividende universel. L'Association pour l'Ă©conomie distributive plaidait dans ce sens. Erwan Dubarry Baete, se voulant rassembleur sur les deux propositions du salaire Ă vie et du revenu de base en montrant qu'elles permettaient toutes les deux de pouvoir subvenir Ă ses besoins, s'est demandĂ©, malgrĂ© tout, si le revenu de base n'Ă©tait pas la roue de secours du capitalisme. En effet, pour le Medef, le revenu de base permettrait de diminuer le salaire minimum. Par ailleurs, croire que l'on retrouverait le plein-emploi Ă©tait une hĂ©rĂ©sie. Les questions de l'activitĂ© et de l'emploi ont Ă©tĂ© ensuite distinguĂ©es, la situation de chĂŽmage n'empĂȘchant pas d'ĂȘtre actif dans la sociĂ©tĂ©, par exemple. Une personne a ainsi dĂ©clarĂ© qu'elle n'avait "pas envie de travailler mais de contribuer". Plusieurs intervenants ont semblĂ© d'accord pour affirmer la nĂ©cessitĂ© de se libĂ©rer du capitalisme, de sortir de l'esclavage. Un homme s'est toutefois montrĂ© pessimiste en faisant allusion Ă la loi El Khomry qui risquait de dĂ©truire la sĂ©curitĂ© au travail et ne voyait pas comment le revenu de base pourrait advenir dans la sociĂ©tĂ© telle qu'elle fonctionnait. Puis, le dĂ©bat s'est rĂ©orientĂ© sur la question de la monnaie qui aurait pu faire l'objet d'une soirĂ©e entiĂšre de discussions. Elle Ă©tait Ă©minemment politique, supposait une refonte de la sociĂ©tĂ©. Pour Arthur Mignon, instaurer la gratuitĂ© de l'argent Ă©tait une maniĂšre de saper les bases culturelles de la sociĂ©tĂ© et de dĂ©truire le clivage entre les sans-emplois et ceux qui y avaient accĂšs. La remise en cause du capitalisme Ă©tait plus longue. Une jeune femme impliquĂ©e dans une association oĂč se cĂŽtoyaient salariĂ©s et bĂ©nĂ©voles a montrĂ© combien, au regard des missions de cette structure, ce qui importait Ă©tait la conviction de chacun, pas le statut. Le revenu de base permettrait d'ĂȘtre libĂ©rĂ© de ce rapport au salariat et de se concentrer sur le sens du travail lui-mĂȘme. Arthur Mignon a conclu la soirĂ©e par quelques citations Ă mĂ©diter et Nadja Martinez a rappelĂ© le souci du Quai d'oeuvrer Ă l'Ă©ducation populaire et d'accĂ©der gratuitement Ă la culture. Cette soirĂ©e-dĂ©bat en Ă©tait un exemple. Texte et photos sauf copyright contraire Laura Sansot
La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 6 lettres et commence par la lettre B CodyCross Solution â
pour MODE DE VIE DES ARTISTES EN MARGE DE LA SOCIĂTĂ de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle Voici Les Solutions de CodyCross pour "MODE DE VIE DES ARTISTES EN MARGE DE LA SOCIĂTĂ" CodyCross Saisons Groupe 76 Grille 4 7 7 Partagez cette question et demandez de l'aide Ă vos amis! Recommander une rĂ©ponse ? Connaissez-vous la rĂ©ponse? profiter de l'occasion pour donner votre contribution! CODYCROSS Saisons Solution 76 Groupe 4 Similaires
mode de vie des artistes en marge de la société